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Présent difficile (PV Cait)

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VI
Slogan : Quel dommage... J'ai deux poings, et vous n'avez qu'un nez


VI
MessageSujet: Présent difficile (PV Cait) Présent difficile (PV Cait) Icon_minitimeDim 24 Avr - 21:53
L’eau froide se referma au-dessus de moi. Tout était allé si vite, je n’avais pas même eu le temps de prendre une inspiration. L’eau m’emplissait les narines et la bouche, tandis que je tentais de lutter contre une poigne bien trop puissante pour les bien maigres forces que je possédai encore. L’air me manqua rapidement, je suffoquai
J’avais beau me débattre, on ne me lâchait pas. Et je savais qu’on ne me lâcherait pas.
Tout devenait noir autour de moi, et je sentis ma conscience s’éteindre peu à peu. Un battement de tambour affolé, voilà tout ce que j’entendais. La dernière chose que j’entendrai. Les battements affolés de mon cœur, qui déjà, se faisaient de plus en plus lents.
Je n’avais plus mal. Il me semblait que toutes les douleurs accumulées ces derniers temps disparaissaient, remplacées par cette atroce brûlure dans mes poumons, et ce dévorant besoin de respirer, d’inspirer l’air frais à grandes bouffées. Pourquoi n’avais-je jamais saisi auparavant à quel point il était doux de respirer l’air frais ? De si simples plaisirs, si essentiels pour qu’un corps fonctionne.

Avais-je été heureuse ? L’image de Caitlyn m’apparut l’espace d’un instant, derrière mes paupières closes. Etait-elle en train de me chercher ? Ma dernière pensée fut pour les dernières semaines que nous avions passées, à jouer une violente comédie. Le dernier des battements de mon cœur fut peut-être le plus douloureux de tous.
Puis, ce fut le néant.

Lorsque je repris conscience, j’étais sur le sol, à quatre pattes, en train de vomir de la bile acide sur le carrelage sale. Toussant, crachant, la gorge et les poumons en feu. Mes genoux me cognaient d’une douleur sourde, comme si je venais de tomber dessus, sans en avoir eu la moindre conscience. Tout mon corps tremblait. Mais je pouvais respirer.
Le soulagement fut de courte durée. A peine avais-je repris quelques inspirations, sans avoir pu récupérer mon souffle, que des mains m’empoignèrent de nouveau, pour précipiter mon visage vers la bassine d’eau froide soudainement changée en engin de torture. Cette fois, j’avais eu le temps de prendre une inspiration… Et cela ne fit que rendre l’agonie plus longue, plus intolérable encore. Je n’en pouvais plus. A ce moment, j’aurais accueilli la mort avec soulagement, à bras ouverts, n’importe quoi pour que cette torture s’arrête.
De nouveau, tout devint noir. Et de nouveau, je me retrouvai à genoux, haletante, secouée de haut-le-cœur douloureux. Privée de toute force, incapable de me débattre.
J’entendais des commentaires sarcastiques. Je n’avais pas la force d’y répondre, ni même d’essayer de les comprendre. Je savais que ce n’était pas terminé. Qu’ils continueraient ce supplice, encore et encore, jusqu’à m’avoir entièrement brisée. Et que lorsqu’ils se seraient lassés, ce serait autre chose qui viendrait.

J’en perdis le compte. A chaque fois que je reprenais, péniblement, quelques bouffées d’air, ce n’était que pour mieux me le reprendre par la suite. Je perdis si souvent la conscience que je n’étais plus certaine d’être capable de différencier la réalité des ténèbres. Depuis combien de temps cela durait-il ? Des minutes, des heures ? Je n'en avais aucune idée, au moment ou je senti qu'on m'empoignai par les cheveux pour me redresser le visage de force, une lumière vive braquée sur les yeux, aveuglante. J'étais trempée, glacée, grelottante, ne pouvant que deviner que l'eau de la bassine avait dû m'être renversée sur le corps, alors que j'aspirais péniblement de grandes bouffées d'air.

- Foutez moi... la paix...

Je crachai ces quatre mots avec hargne, à peine avais-je récupéré assez d'oxygène pour. A cet instant, je me fichai du passé, de l'avenir, de quoi que ce soit. De tout le temps que j'avais passée entre ses mains, entre les mains de ce fou qui prenait plaisir à me tourmenter nuit et jour. Tout ce que je voulais, c'était me recroqueviller dans un coin calme, laisser sécher ma peau, et qu'on me laisse en paix. Je n'allais pas m'abaisser à le supplier. Ca, je ne le ferais jamais. J'étais physiquement trop affaiblie pour me défendre, mais je ne voulais pas me laisser briser. Jamais.

- Sois pas si pressée, ma belle. J'ai quelque chose à te montrer, qui va te plaire.

Mes oreilles bourdonnaient tant que j'avais du mal à saisir ce qu'il me disait. Tout ce que je pu faire en cet instant, était tenter de me défaire de cette lumière aveuglante qu'on braquait dans mes yeux. Mais rapidement, ce fut autre chose qui se présenta à mes pupilles.
Une feuille. Je clignai des yeux quelques instants, cherchant à chasser l'eau de mes cils, qui me brouillait la vue, en grognant contre la poigne qui se resserrait au dessus de ma nuque.

- Tu espères toujours te faire sauver par ta Shérif adorée ?

demanda-t-il de son habituel et insupportable ton supérieur et sarcastique
Mon sang battait dans mes tempes, et ma gorge me brulait toujours, comme si un tisonnier y avait été enfoncé. Mais petit à petit, ma vision s'éclaircissait, et mes yeux parvenaient à distinguer ce qui me semblait être... mon visage ? Un dessin de mon visage.
Je ne parvenais pas à distinguer les petits caractères, les détails, mais j'avais tant l'habitude de voir ces avis de recherche abordant des portraits de criminels, qu'il ne me fallut qu'un coup d'oeil pour comprendre.
Si je n'avais pas déjà été transie de froid, peut-être mon sang se serait-il glacé un peu plus encore. Mes entrailles, elles, se contractèrent. Caitlyn me cherchait oui... Elle me cherchait morte ou vive. Pensait-elle réellement que j'ai pu changer de camp, comme ce type avait voulu me faire croire depuis tout ce temps ? Il avait sans doute monté tout un tas de mises en scène pour ça... Quelle idiotes nous avions été de penser pouvoir le piéger. Au final, nous nous étions nous même fait avoir en beauté. Surtout moi. Moi qui me retrouvai prisonnière ici sans être capable de compter depuis combien de... jours, semaines, mois peut-être ? Nourrie à peine ce qu'il fallait pour que mon corps soit encore capable d'endurer, jour après jour, la hargne de cet homme et de ses complices. Battue, torturée, violée, suppliciée, mais jamais assez pour en mourir. Seulement pour me sentir mourir, encore et encore.

Heureusement que mon visage était déjà trempé. Ainsi, les larmes qui roulaient sur mes joues, brulantes, étaient invisibles. D'un geste rageur, je tentai de me défaire de cette emprise.
Peut-être ne s'attendait-il pas à cet accès de force, que la colère me donnait. Toujours est-il que je parvint à détendre mon coude pour frapper avec toute la violence dont j'étais capable, dans le ventre de l'homme dont je ne parvenais pas à voir le visage. Lui arracher un grognement de douleur. Même si j'allais payer pour ça, c'était une petite victoire.

Ma joue heurta le sol. Mes côtes craquèrent douloureusement sous les coups de pied, me coupant le souffle une fois de plus. Ma langue mordue sous la douleur ne fit qu'ajouter encore un peu encore à mon supplice. Je ne pleurerai pas. Je ne crierai pas. Je ne lui donnerai pas cette satisfaction...

- Dis moi, Vi. Est ce que tu as un message à faire passer à ta chérie de Caitlyn ? Que lui dirai-tu si elle était face à toi ?


Je serrai les dents. J'aurais sans doute beaucoup de choses à lui dire. L'imaginer en face de moi... C'était apaisant en un sens, et douloureux à la fois. Mais ce n'était qu'une façon de plus de tenter de me briser, de me faire pleurer ou implorer. Mais en cet instant, je ne rêvai que d'une chose.

- Je lui dirai... de fermer son clapet et de me laisser pioncer
, grognai-je d'un air mauvais.

Peut-être finit-il par se lasser. Ou bien avait-il d'autres magouilles à manigancer ailleurs. Mais après m'avoir torturée physiquement, mentalement, et m'avoir une fois de plus que je ne pouvais compter, passée à tabac, il finit par me laisser. Enfermée dans le noir, des chaines aux poignets, le metal rongeant ma peau, transie de froid et trempée. Mais seule. Enfin seule.

Un léger gémissement s'échappa enfin de ma gorge.

- Cait...

Avant que je ne ferme les yeux, pour me laisser tomber dans un profond sommeil, que mon corps malmené m'imposait.
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MessageSujet: Re: Présent difficile (PV Cait) Présent difficile (PV Cait) Icon_minitimeSam 21 Mai - 17:00
L'eau chaude se dégouline lentement puis en un jet plus puissant sur mon visage, je ferme les yeux en sentant les gouttes tomber sur mon nez, ma bouche, mes joues... un soupir de satisfaction s'exhale de mes lèvres, bientôt interrompu par un bref frémissement lorsque deux mains tièdes virent enlacer mes hanches et des lèvres susurrer à mon oreille. "Bonjour shérif"

Je m'accorde un nouveau frisson de sentir cette peau qui n'est pas la mienne contre mon corps, puis d'une voix un peu éteinte je murmure à mon tour. "Bonjour doc..."

Nerveuse je mords ma lèvre inférieure, partagée entre le soulagement que j'ai éprouvée à me laisser un peu aller pour une fois hier soir et la culpabilité de me trouver dans l'appartement d'un presque inconnu que j'ai suivi à cause de ma dépression et de beaucoup d'alcool dans l'espoir d’obtenir du réconfort et un peu de chaleur au moins pour quelques heures.

"Je pense que tu peux m’appeler Calvin à présent non?"
"C'est toi qui à commencer à m’appeler par mon titr..."


Mes paroles sont interrompues par un baiser et un enlacement dans deux bras forts qui me serrent un peu plus contre lui, sa main trouve le passage de ma nuque et m’attire irrésistiblement plus dans cette étreinte. Je suis tentée de me laisser aller encore une fois, oublier un instant le présent difficile de ces dernières semaines sans Vi, de ma recherche éperdue de celle que j'ai tellement peur d'avoir définitivement perdue...

*Ce ne serait pas la première fois Cait, pas la première fois que tu te réfugie dans les caresses furtives d'un individu discret, ou qui est tellement à coté de la plaque qu'il ne réalisera jamais qu'il s'est tapé la si frigide shérif en plein spleen.*

Mais la situation est différente, bien différente, il ne s'agit pas là d'une petite déprime passagère due à un manque d'affection ponctuelle, ni même de la vie et des envies normales d'une femme de mon age, je suis totalement perdue et je recherche désespérément quelque-chose auquel me raccrocher, une béquille n'importe quoi, n'importe quoi pour que l'impression de tomber dans un gouffre sans fond finisse par s'interrompre.
Difficile de dire quand la glissade avait commencée, peut être au moment ou Jinx était apparue à Piltover? Ou seulement au moment ou le Judge avait émergé? Toujours est-il qu'elle n'avait cessée de s'accélérer et la pente de devenir de plus en plus savonneuse et accentué. Vi... Pourquoi l'avais-je laissée partir toute seule à la recherche de cet homme, pourquoi avions-nous jouées cette comédie de la dispute? Était-ce seulement une comédie?

"Aie.."
"Pardon, tu as un sacré bleu au ventre, sans compter les écorchures sur les phalanges, tu t'es battu?"
"Seulement un patient un peu agité, une grosse crise, j'ai du faire mon possible pour le calmer, fort heureusement j'ai fini par le mater assez pour continuer les soins."
"Le mater? C'est dangereux la vie à l’hôpital, entre ça et tes brûlures à l'eau de javel sur les avant bras..."
"Tu peux parler jeune femme, avec ce que tu as là..."


Son doigt effleure ma cicatrice encore rouge et fraîche de la balle qui s'est logée dans mon épaule, il   semble il y a des années de ça, je grommelle un peu et décolle ma main du petit bourrelet du ventre de Cro... Calvin, puis m'éloigne de lui pour me sécher, et récupérer mes vêtements. En quelques minute je suis presque prête à partir mais le voici qui reviens à la charge.
Je me retrouve encore prise entre deux feux, entre mon désir de repos, d'oubli et ces pensées qui vrillent mon crâne depuis ce qui me semble des années Vi... Pourquoi? A nouveau ce mot: pourquoi? Pourquoi avoir agressée un policier? L'homme avait eut le crâne presque brisé, et peu d'armes pouvaient laisser des traces aussi caractéristiques. À peine étais-je arrivée que les preuves m'avaient sautés à la gorge comme des vampires assoiffés, et pas seulement ma gorge, je pouvais sentir le poids des regards navrés ou accusateur de mes collègues et subordonnés sur moi, je voyais presque leurs pensées qui se bousculaient sous leurs crânes.

*C'est toi qui est allée la chercher dans la rue shérif, c'est toi qui a fait d'elle une des nôtres, ta partenaire.... ton fameux démon rose. La cogne... la brute et la bonne, chassant les truands, un beau duo oui... s'il avait continué à marcher... à quoi tu t'attendais? À ce qu'elle devienne complètement gentille et fidèle comme un chien abandonné dans la rue à qui on donne une gamelle et un panier? C'était une criminelle, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne se remette à mordre la main qu'il l'a nourrie et soignée tout ce temps, à quoi tu t'attendais Cait? Elle est retournée là ou elle a sa véritable place... de l'autre côté de la barrière à faire n'importe quoi avec VIolence.*

"Reste, prend au moins un petit déjeuner, j'ai du thé aux fraises et..."
"Écoute, c'est gentil mais... tout ça c'était plus une bêtise qu'autre chose, je suis navrée, je me suis un peu trop laissée bercée par un oreille compatissante... je te remercie vraiment... mais ce n'est pas possible, et encore moins en ce moment. Je dois y aller, j'ai du travail... j'ai...  j'ai toujours et j'aurai toujours du travail, mieux vaux en rester..."
"... Là?"
"Oui... "


*...Pardon Vi, mais je n'ai pas le choix, on croit au système ou on y croit pas, et si on y croit on le respecte, peut importe que ça ne nous fasse pas plaisir ou piétine notre cœur comme un vieux paillasson moisi.*

J'avais tenue dans mes mains ce papier maudit, contemplant la tête mainte fois vue à mes cotés, je me souvenais encore de la première fois que je l'avais croisée, il suffisait que je ferme les yeux pour voir le portrait bouger et m'offrir ce sourire canaille qui me faisait chaud à l’âme à chaque fois que je le croisais. Mais aujourd'hui les orbes sépias et non bleus sur la feuille semblaient m'accuser de ne pas l'avoir assez couverte d'attention, ou se moquer de ma naïveté à avoir pensée que je pouvais la retenir dans mon petit confort de petite fille de bonne famille qui combat les méchants. Morte ou vive, les premières feuilles à être sorties portaient la sentence ultime gravée en lettre noires sur le papier blanc, j'avais immédiatement fait retirer cette horreur, mais bon sang, il était trop tard quelques unes s'étaient déjà échappées dans la nature. Les preuves! Ces fichues preuves qui avaient envoyées tant de gens mauvais derrière les barreaux, elles se liguaient à présent contre elle, et j'étais obligée de les croire, de faire avec, même si ça me révulsait, même si je n'arrivais pas à me convaincre, même si je ne pouvais pas m'avouer que c'était...

"...fini déjà? Je ne m'avouerai pas vaincu aussi facilement my Milady hat lady tu sais?"
"A ta guise... j'y vais, bonne journée..."


Je passe presque en trombe devant lui, détournant mon regard du sien pour m'enfuir littéralement dans le couloir puis dans les rues, me replonger dans la recherche de Vi, du judge de cette enquête, contrarié et me sentant coupable. Je suis presque hors de vue de son immeuble lorsqu'une réflexion me frappe particulièrement, le dernier à m'avoir appelé milady était précisément celui à qui je devais la cicatrice qui m'élançait au bras...
Je fronce les sourcils, pourquoi étais-je flic au final? J'en venais à suspecter même les rares personnes qui m'offraient leur soutien quand j'en avais besoin. D'un autre côté, c'était peut être parce-qu’elles n'étaient pas si nombreuses en ces temps ou Piltover se glorifiait de moins en moins d'avoir une si jeune shérif à la tête de la police que je les suspectaient... D'un autre côté ce n'était pas la première fois qu'un homme se trouvais séduit par ma personnalité, et sans Vi dans les parages pour menacer de casser des nez un peu trop fouineurs... Une migraine menaçait mon crâne, de même que le maire mon poste, de même que la confiance de mes hommes, de même que ma propre confiance en mon jugement et de même qu'une de ces averses qui rendaient tout sans vie et triste, le temps était au diapason de mon humeur.
Poussant un dernier soupir, je rentre dans une pharmacie pour acheter de quoi soulager au moins une partie de mes problèmes, puis direction le commissariat, j'ai toujours deux sbires du judge qui attendent gentiment en cellule... même sans mes poings habituels pour aide, j'ai bien l'intention d'obtenir des réponses, quitte à les obtenir de manière musclée, au point ou j'en suis...
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VI
Slogan : Quel dommage... J'ai deux poings, et vous n'avez qu'un nez


VI
MessageSujet: Re: Présent difficile (PV Cait) Présent difficile (PV Cait) Icon_minitimeSam 11 Juin - 1:12
L’obscurité était partout.

Le noir, oppressant, étouffant, qui m'enserrait dans un étau d’angoisse sans fin. Sans la moindre lueur à l’horizon, à tel point que je ne savais plus dire si les ténèbres étaient extérieures, ou si mes yeux s’étaient eux-mêmes éteints. Même la douleur ne me parvenait plus si proche. Elle m’était si habituelle désormais, qu’elle me paraissait lointaine, vague, difficile à localiser. Jusqu’aux moments où elle revenait de plein fouet.

J’avais toujours cru être une dure. Une de celles qui ne craignent pas la douleur, qui n’avait pas peur de perdre quelques temps ou de se casser un os pour défendre sa fierté. Une fille robuste, me moquant même allègrement de ces princesses dont un ongle cassé était la fin du monde.
Mais là où j’étais… Les choses étaient différentes. Soudainement, j’étais de nouveau une enfant apeurée. Comme si mes nerfs avaient atteints la limite de ce qu’ils étaient capables d’endurer. La moindre douleur supplémentaire était une torture destructrice, que je ne pouvais pourtant pas fuir, au point que je tremblais de leur approche.

Si encore j’avais eu quelque chose auquel me raccrocher… Si cette torture avait eu une bonne raison, une information à garder, une raison de me dresser contre un ennemi connu pour ne pas lui donner satisfaction. Mais là ? Il n’y avait juste aucune raison… On ne me demandait rien. On ne m’exigeait rien. La souffrance était la seule finalité, ne me laissant aucune pensée à laquelle me raccrocher.
Si ce n’était la lointaine sensation d’une voix, d’un visage. L’impression de l’entendre, dans le noir. Une voix me promettant de venir, à laquelle je ne pouvais que promettre de l’attendre, de tenir bon. Se raccrocher à cette voix entendue dans le noir, me refusant de l’oublier, de s’oublier, et de ne devenir rien d’autre que l’une de ces créatures millénaire que l’on aurait scellée, enfermée, condamnée à n’attendre que le temps passant, sans ne voir jamais se rapprocher aucune fin, ayant oublié tout lien avec sa vie passée. N’avais-je pas déjà passé ces centaines d’années dans le noir ? Il me semblait parfois.

Au début, au moins, je pouvais plus ou moins se donner une notion du temps, puisqu’il venait une fois par jour. Désormais, je n’en avais plus la moindre idée. Il me semblait parfois qu’il revenait plusieurs fois dans la même heure, et parfois, plus durant des jours entiers, sans qu’il ne donne signe de vie. Et je n’avais aucune idée de s’il avait réellement changé ses habitudes, ou si c’était moi qui dont la perception du temps était déformée. L’attente semblait plus longue lorsqu’il m’injectait cette chose. Une sensation froide dans les veines, suivie de cette atroce sensation de passer des centaines d’années d’attente, assaillie par la faim, la soif et la douleur.
Le grincement me tira de mon attente silencieuse. L’espace d’un instant, une très légère lueur me rappela ou je me trouvais, avant que le noir ne se fasse de nouveau.

« Je t’ai manquée, ma jolie ? »

Je fermai les yeux. Je ne voulais pas l’entendre. J’étais lasse.

« Désolé pour l’attente. J’étais fort occupée avec cette chère Shérif… Je ne pensais pas qu’elle me prendrait autant de mon temps, à vrai dire »

Mes dents se serrèrent. Une vague d’inquiétude m’envahit. Je savais qu’il n’attendait qu’une chose, que je lui pose la question. Je savais que plus je tentais de lui refuser le plaisir de me torturer verbalement, plus il aurait envie de le faire physiquement, et désormais, cette torture me terrifiait.

« … Occupé ? » demandai-je donc d’une voix morne.

« Occupé. A faire quelques travaux de rénovation chez elle... du ramonage entre autre », lança-t-il d’une voix très satisfaite de lui.

Un haut le cœur me traversa. L’avait-il… ?

Comme pour répondre à ma question silencieuse, il ajouta
« Oh mais ne t’en fais pas. Je ne lui ai pas fait mal… Au contraire, elle a adoré ça, et en a même redemandé. »

Ce fut ce moment qu’il choisit pour me proposer de l’eau. Le pire moment, et il le faisait sans doute exprès. Me forcer à accepter sa pitié, au moment ou la haine était en train de monter en moi, ne serait-ce que pour m’humilier d’avantage. Et je ne pouvais pas refuser, si je voulais survivre.

« Je n’aurais jamais cru que quelqu’un d’aussi coincé puisse être une pareille petite chienne dans un lit » ajouta-t-il tandis que je buvais.

Mes dents se serrèrent à m’en crisper la mâchoire, manquant de me faire m’étouffer avec ma dernière gorgée. Si j’avais pu libérer l’un de mes poignets scellé au mur…
Mais c’était inutile. Je ne pouvais pas fuir ce qu’il m’imposait. Je ne pouvais pas fuir les détails dont il se fendit pour me raconter de quelle façon il l’avait… Je ne voulais pas croire ce qu’il disait. Sa façon d’en parler me donnait la nausée, et m’envahissait d’une haine incontrôlable. Finalement, je crois que j’aurais préféré la douleur physique.
Remarquant ma respiration précipitée par l’énervement et mon silence de mort, il ajouta, d’un ton plein de malice

« Quoi, tu es jalouse ? Tu trouves qu’on ne s’occupe pas assez de toi ? »

Briser sa nuque. Ecraser sa tête sous une presse hydraulique. Enfoncer chacune de ses dents à travers son crâne.
Des ricanements suivirent. Il n’était pas seul. Evidemment.

« Ou bien peut-être que t’aurais aimé être à ma place, entre les cuisses de ta shérif ? » ajouta-t-il d’un ton goguenard.

A l’instant même où j’ouvrais la bouche pour répondre, le premier coup vola à travers ma mâchoire, fracassant l’arrière de ma tête contre le mur.
Ce qui suivit ne parvint même pas à me faire crier. J’en étais incapable.
Rien qu’une longue plainte silencieuse, et une sensation brulante au coin de mes yeux. Mon esprit se réfugiait loin, très loin d’un corps que je ne pouvais qu’abandonner lâchement à son sort, jusqu’à ce que de nouveau, ils me laissent en paix. Dans le noir, mais en paix.
Je l’entendais au loin. Je savais qu’elle n’était pas ici, pourtant, mais sa voix résonnait malgré tout. Elle me promettait de venir me chercher. Qu’elle ne laisserait pas cet homme nous briser. Qu’elle saurait l’arrêter, comme elle l’avait toujours fait, et qu’elle comptait sur moi pour tenir, pour parvenir à le piéger d’une façon ou d’une autre. Et cette pensée me faisait sourire.



Le bon Docteur Crow, lui, avait déjà remis sa blouse immaculée d’innocent docteur tombeur de ces dames. Ayant subtilisé les horaires du vrai docteur dont il mimait le travail, il parvenait si bien à jouer sur les bons horaires pour être certain de ne jamais être confondu, qu’il avait toute confiance en ses capacités à berner la shérif.

C’est pourquoi il fit livrer au poste de police même plusieurs cadeaux destinés à l’amadouer, insistant pour les amener en personne. Après tout, le Docteur en question aurait très bien pu se trouver à cet endroit à ce moment-là, pensait-il. Ce qu’il ignorait, c’est que le véritable docteur avait été appelé en urgence ce soir-là, et était dans une opération complexe depuis plusieurs heures déjà, une opération qui se poursuivrait vraisemblablement toute la nuit, remettant en cause le roulement bien organisé du personnel. Des choses qui étaient déjà arrivées, et sur lesquelles il avait rebondit. Mais cette insistance pour voir la Shérif face à des employés de police bornés lui refusant l’accès à son bureau risquait d’être difficile à justifier pour quelqu’un supposé se trouver en pleine salle d’opération.
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Présent difficile (PV Cait)

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